Corentin Douguet et les quelques acharnés arrivés samedi pour la première étape de la Mini ont tenu une moyenne de plus de 8 noeuds pendant une semaine, sur des bateaux de 6m50. C'est tout simplement exceptionnel, et on imagine qu'à bord, ils ont eu la sensation d'être continuellement au-delà des 10 noeuds. En lisant l'interview du vainqueur on comprend comment ça s'est joué. Il n'a simplement rien lâché, mais rien du tout, y compris dans ces périodes où le vent accélère fort, le bateau est en survitesse permanente, et où certains affalent en se disant "ça va passer, je vais pas risquer de tout casser, je renvoie juste après"... parce-que justement là, ça n'est jamais passé, il fallait sans doute arriver à vivre avec la sensation permanente que ce n'était pas très raisonnable, mais ne rien lâcher, comme lors de cette dernière nuit où Corentin attaque comme un fou alors qu'il a déjà fait le break sur 71 des 72 concurrents, et qu'il est acquis qu'au départ de la deuxième étape, il serait à égalité de chance avec Seb Gladu, et pourtant, il a pris tous les risques, et a réussi à gagner une petite dizaine de milles sur Seb... vous avez dit compétiteur ? Chapeau bas!
En série aussi, Peter Laureyssens, parti avec l'étiquette, que dis-je 'étiquette, la pancarte, le panneau, le 4X3 de favori bien scotché sur le front, le bout dehors et en tête de mât, a juste confirmé, malgré la déchirure de son grand spi, et arrive au beau milieu de protos 200 kilos plus légers, plus toilés... et bien devant quelques bateaux identiques à celui de Corentin...
Ce qui est sûr et démontré par cette première étape, c'est que le bateau c'est important, mais que heureusement il y a encore des bonhommes pour les faire avancer, et que le classement ne correspond pas forcément à celui du potentiel des machines, surtout quand il faut aller chercher au plus profond de ses ressources. Ainsi les 5 sisterships Manuard arrivent 1er, 12è, 17è, 23è et 30ième,soit parfaitement répartis parmi les 30 premiers, et Erwann Sudrie se classe magnifiquement 18è, entre 2 candidats au podium, David Lancry et Bernard Gallay. Ironie du sort, Erwann a l'un des plus anciens bateaux de la flotte, 15 ans voire plus, et David et Bernard sont les 2 seuls skippers engagés sur des bateaux estampillés "Millésime 2005"... tant qu'il y aura des hommes pour faire avancer les machine s...
salut david,
je me suis permis de recopier une partie de ton commentaire concernant la course d'Erwann, comme je fais un suivi de sa course sur mon blog. si tu veux y faire un tour :
http://popup.hautetfort.com/
A bientot sur l'eau ou pendant le stage ISAF si on le fait ensemble à la Trinité.
Laurent
Rédigé par : PopUp | 28/09/2005 à 14:24
Pardon, j'avais poster mon bavardage dans la mauvaise rubrique...
"Je partage globalement votre point de vue : le bonhomme prime sur la machine... un petit commentaire supplémentaire cependant d'un modeste amateur :
Le classement des protos plans Magnen, Manuard, Finot-Conq, Rolland ou autre s'expliquent par la qualité du marin, les aléas de casse imprévisible (OFNI...), la volonté délibérée de certains de prendre plus ou moins de risque, les options météo...mais aussi par :
1- Les conditions de course : il n'y a eu que du portant, ce qui favorise un peu les carènes conçues plutôt pour ce type de condition (le 151 par exemple), et un peu moins les carènes puissantes au reaching et au près (les Manuard par exemple). Les qualités des marins ont donc primés. Je pense qu'on pourra mieux parler des perfs des machines à Bahia car la 2nd étape comportera des conditions de vent plus variées (portant avant la ZCT, reaching après en principe)et les protos puissants et/ou polyvalents devraient faire parler la poudre et faire la différence sur leur simple potentiel (à condition que le pilote soit à la hauteur!).
Je suis donc épaté par la perf de Douguet et de son 433 : Il a gagné la Mini-Fastnet dans la pétole, il gagne ici au portant... Sam avait déjà prouvé en gagnant de nombreuses courses dans tous types de conditions que son talent de marin était réel et même un peu au-dessus du lot (il aurait mérité de gagner la MT en 2003, et ses bateaux ont gagné les 3 plus belles courses en atlantique et les 2 plus belles courses en méditerranée cette année!) mais Corentin prouve ici que le plan Manuard est une vrai fusée, comme il dit. Entre les mains d'un bon pilote... il est difficile à prendre.
2- Le degré de préparation du bateau et du capitaine est essentiel:
Depuis la remise à l'eau de son avion de chasse, Douguet peaufine : il n'était pas prêt en avril à la Pornichet, mais en mai il l'était déjà : juin, juillet et aout ont été pour lui des mois de règlages et d'entrainement en course... un planning tenu est un gage de réussite. Regarder les autres plans Manuard (mis à part ceux qui ont cassé du matos... la faute à pas de bol) : ils sont barrés par des skippers n'ayant jamais couru la Mini Transat, et presque pas couru en solo en course sur 650. Seul Douguet (avec Marchand et Mergui qui ont cassé leur safran malheureusement) ont fait la Transgascogne. Forts de leur expérience en solo de la première étape, ils seront peut être plus dans le coup pour la deuxième. Le degré de préparation est essentiel : tous le disent...
Bref, je ne sais si Co Douguet gagnera à Salvador de Bahia bien sûr, mais pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, je prends les paris suivants :
- que les plans Manuard seront globalement mieux classés au Brésil qu'à Lanzarote (Caracci et les Slovènes avec plus d'expérience en solo, Gallay l'expérimenté connaitra mieux son proto, Mergui et Marchand auront des safrans neufs...)
- que les expérimentés de 2001 et 2003 auront une belle carte à jouer : ils connaissent le terrain de jeu.
Dommage que Manuard, McKee, Tripon, Bestaven ne soient pas revenus...on aurait eu du spectacle... mais heureusement Pella, Douguet, Le Blevec, Gallay et les autres sont là pour nous faire rêver.
Olivier Curnelle"
Rédigé par : oliviercurnelle | 03/10/2005 à 19:40
VOici un commentaire bien fourni.
Oui, enfin, le Mini-Fastnet dans la pétole, pas vraiment, on a quand même fait l'aller-retour en mer d'Irlande entre bon plein et reaching dnas plus de 15 noeuds de vent. Il y a juste eu une zone de pétole à traverser au retour en Manche.
Pour l'expérience en solo et la capacité à faire marcher les bateaux, c'est vrai et confirme que c'est le bonhomme qui a fait la différence sur cette étape un. Sûr que sur la deuxième étape en particulier après le Pot au Noir la puissance pure des carènes fera plus la différence, même si Armel en 2003 avait derrière lui encore bien des carènes plus puissantes (Lombard, Magnen, Manuard, Rolland...)!
Enfin dans ceux qui sont là pour nous faire rêver, n'oublions surtout pas Seb Gladu qui a été la mouche du coche et le sel de cette première étape !
Rédigé par : David Sineau | 04/10/2005 à 09:03
knowing something of everything and everything of something.
Rédigé par : coach shoes | 15/11/2010 à 09:42