le Blog de David Sineau

Que c'est beau l'arrivée d'une Mini...

  Les premiers sont arrivés, et on ne se lasse pas de ces gueules chargées d'embrun et d'émotion sur les pontons de Salvador. Ils remercient leur bateau, sourient, les yeux dans le vague, c'est quand même beau l'arrivée d'une Mini. Les 5 premiers ont tous réalisé une performance exceptionnelle, la victoire d'étape d'Alex, rival désigné de Corentin, vainqueur du général, et on regrette que notre "espagnol national" n'ait pu défendre ses chances au général en explosant son spi lors de la première étape. Stan superbe troisième de l'étape et du général, qui a dit toute la saison qu'il voulait être prêt pour la Transat, malgré des résultats précédents un peu en retrait, et qui était effectivement présent au rendez-vous qu'il s'était fixé, et de quelle manière ! Même constat pour Adrien, et quelle volonté de fer pour Isa, qui après une première étape gâchée par des problèmes d'énergie, signe une deuxième étape somptueuse, entourée de bateaux réputés plus rapides que le sien, et qui n'a même pas de barbe à l'arrivée ! Stan non plus d'ailleurs, imberbe ou coquet ?

Bien sûr, ces moments me renvoient à ma propre arrivée dans la Baie de tous les Saints il y a 2 ans, mélange d'émotion intense et de déception d'une troisième place au général en série pour laquelle j'aurais signé tout de suite au départ, mais entre-temps j'avais entrevu beaucoup mieux à quelques jours de l'arrivée. Et puis, tout est balayé par la fête, la caïpirinha sur le ponton à 6 heures du mat., puis la suivante, et celle d'après ! Que c'est beau une arrivée de mini, ça fait partie de ces moments forts, très forts...

Vous avez dit favori ?

Le départ de la deuxième étape de la Transat 650 a été donné samedi en fin d'après-midi. Moins de 3 jours après le départ, pendant lesquels les concurrents se sont placés afin de sortir au près de l'influence d'une petite dépression et d'attrapper un flux de nord puis les alizés forcissants progressivement, qui tire son épingle du jeu et prend la tête du premier classement vraiment significatif ? Corentin Douguet. Impressionnant de voir comme il assume son statut de favori. Il domine juste la flotte de la tête et des épaules, et franchement, même si c'est totalement prématuré, on ne voit qu'une avarie ou un gros gros bloquage dans le Pot au Noir pour lui interdire la victoire. Il domine en effet sur le plan de la vitesse, sur celui des choix météos et du positionnement tactique sur le plan d'eau, et sur celui de la préparation du bateau et du bonhomme.

Alors derrière, le désert ? Ce n'est pas l'impression que donnait la saison où les victoires de Corentin, certes nombreuses, ont toujours été contestées par une opposition réelle, Tanguy de Lamotte au Mini Pavois, Yves le Blevec et Didier Le Vourch au Mini-Fastnet, Aloys Claquin à la Transgascogne ou Seb Gladu lors de la première étape arrivaient en général bien accrochés au safran de Corentin, qui n'avait pas eu le temps de ranger son bateau ni de se doucher avant d'accueillir ses poursuivants. Mais ce qui est marquant, c'est que le second n'est jamais le même alors que le vainqueur oui, c'est sans doute ça dominer. Comme disait un de mes équipiers, "La voile est un sport de hasard où ce sont toujours les mêmes qui gagnent".

Ce n'est pas fini, mais c'est sûr, il y a un favorissime et les autres...