La voilà enfin cette sensation tant attendue de franchir en tête la ligne d'arrivée d'une belle course
au large ! Premier de l'étape retour de la course les Sables-Les Açores-Les Sables, je suis euphorique de cette victoire tant attendue après plus de 10000 milles en course en mini à flirter avec les places d'honneur. Cette victoire d'étape est d'autant plus savoureuse que cette course est fabuleuse, tant au niveau du parcours, du plateau, que de l'organisation. Alors merci à tous de nous avoir offert la possibilité de faire cette course, merci à Antoine Grau, Président de la Classe Mini, d'avoir décidé que cette course devait à tout prix avoir lieu et de s'être tant battu pour, et aux autres concurrents, et en particulier Adrien Hardy, second de l'étape et surtout grand vainqueur au général cumulé devant... et ben moi !
P
ourtant, il a fallu aller chercher très très loin cette victoire. En effet, ne parvenant pas à avoir de certitude sur la trajectoire à suivre avant e départ, j'ai décidé de me passer de tout routage, et de naviguer avec les bulletins que nous allions recevoir en mer et mon baro. 48 heures après le départ étant donné la crise de grimpette aigüe qui a saisi mon baro,j'a considéré que le plus gros danger était de se faire bloquer par l'anticyclone, priorité donc à la vitesse vers l'est pour lui échapper,au bon plein, sous GV, solent et gennaker, l'allure la plus rapide dans les petits airs. Il y avait bien le risque d'arriver trop en dessous sous le cap Finistère et d'être obligé de tirer des bords pour rentrer dans le Golfe de Gascogne, mais ce risque me semblait incomparablement moins important que celui de rester 48 heures arrêté dans les calmes. Surtout, par vent de Nord Est, le vent s'infléchit assez nettement et relativement au large vers le Nord à l'approche du Cap Finistère, ce qui devait me permettre de passer sur un seul bord, sans avoir à virer. Priorité donc à la vitesse sans trop tomber au Sud jusqu'à être sûr d'être sorti des calmes, puis tout s'est déroulé comme prévu à l'approche du Cap Finistère, le vent a pris du Nord, j'ai fait du cap, et ai
pu recaler ma trajectoire, conservant ainsi la tête pendant 5 jours... ouf ! Malheureusement, je me suis fait coincer par une zone de pétole, qui a permis à mes principaux poursuivants et concurrents au classement général, de venir mourir juste dans mon tableau arrière à 24 heures de l'arrivée, et avant l'arrivée d'un front nous promettant du portant musclé. La stratégie a alors été assez simple : ne rien lâcher, garder le plus de toile possible, ne plus fermer l'oeil et ne plus lâcher la barre, pour retrouver en 24 heures le bénéfice perdu de la première semaine de course. Au terme d'une nuit musclée lors de laquelle je me demandais par quel bout le bateau allait commencer de se disloquer, j'avais gagné le droit d'être le premier à entrer dans le chenal des Sables... c'est énorme !
PS: Les photos sont de Stéphanie Gaspari,comme celles dans la galerie Mini-Fastnet 2006.
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