Vous vous rappelez de François Cuinet dit Cuicui ? Je vous l'avais présenté sur ce blog à tavers cette petite vidéo lorsque l'an dernier je lui avais passé la barre de Bretagne Lapins pour l'Open Demi-Clé. Il avait aussi participé en même temps que moi avec brio à la Mini-transat 2003 qu'il avait bouclée en 6ème position sur "Réglisse". Et bien on peut dire que le bougre vient de nous faire une belle frayeur. Coup de fil le 25 décembre, en pleine digestion très difficile; François Coutant au bout du fil, l'équipier de Cuicui lorsque je lui avais confié mon bateau, "François est porté disparu en mer"... pas franchement un bon remède à mon indigestion, "depuis quand ?" je demande... "il est parti il y a une semaine de Gijon pour la Rochelle (il faut 2 jours ndlr) avec un équipier, pas plus d'info, on m'a laissé un message" ! Grosse grosse frayeur, j'appelle le CROSS, confirmation, on est sans nouvelle de Cuicui, de son équipier et du bateau. La zone a été survolée par des Falcon, aucune trace, ce qui semble très étrange car un voilier de 16 mètres ne sombre pas sans laisser la moindre trace dixit le CROSS. Le lendemain toujours rien, le surlendemain, la copine de François m'informe que les recherches sont suspendues, et qu'une enquête policière est en cours car aucune piste n'est écartée, détournement... Re-coup de fil de la miss quelques heures plus tard "on les a retrouvés... vivants" énorme OUF de soulagement !! En fait, leur bateau a coulé en queques minutes seulement dans une météo largement maniable, ils n'ont eu que le temps de prendre le minimum pour organiser leur survie et de quitter le bateau pour le radeau de survie, dans lequel ils ont passé plus de 8 jours, dans le froid (vous vous rappelez la semaine de Noël !!) et l'humidité. Privés de tout moyen de se signaler aux bateaux qu'ils croisaient et aux avions à leur recherche que eux voyaient, ils virent leur force les abandonner peu à peu, en même temps que leur radeau prenait de plus en plus l'eau. C'est à quelques heures d'une issue qu'eux mêmes jugeaient fatale qu'un cargo leur est arrivé droit dessus et a pu les récupérer à environ 50 milles au Nord de l'Espagne. J'ai eu envie de partager ce moment ici car outre l'énorme soulagement de voir un pote s'en sortir après plusieurs jours d'inquiétude, il faut en tirer quelques enseignements, et en premier lieu la nécessité d'avoir toujours à bord une balise de détresse dès que l'on part pour une traversée, aussi anodine semble-t-elle, car les pilotes des Falcons de ce type de mission nous le disent à chaque briefing de sécu, mais ça se confirme, il est très difficile de repérer les naufragés. Second enseignement, ne jamais avoir de certitude, ne pas suspendre trop vite les recherches, même si l'on pense "impossible de n'avoir rien retrouvé sur la zone possible de naufrage et de dérive". Enfin, ça nous ramène à nos chers minis où l'on se rend compte que notre survie est quand même sacrément bien organisée, entre l'insubmersibilité de nos bateaux, le matos de sécu embarqué dans un bidon étanche avec notamment une VHF portable étanche... peut-être serait-il utile d'en tirer des enseignements pour la plaisance en général alors que l'on a parfois tendance à nous montrer du doigt et à nous prendre pour des fous. Enfin, Joyeux Noël François et tous mes voeux pour 2008 !!
Bonjour David,
J'avais bien entendu parler de ce naufrage mais les infos ne donnaient pas l'identité des disparus. C'est en lisant le dernier "Journal du Dimanche" que j'ai appris qu'il s'agissait de notre copain François, ce que confirmait une grande photo. Je vais lui envoyer mes vœux !
Pour la balise, tu oublies une chose : elle est "liée" au bateau, et encodée en conséquence. Quand tu prends un bateau pour le convoery, comme c'était le cas pour François et son équipier, s'il n'y a pas de balise à bord, tu ne peux rien y faire. En revanche, avec une VHF portable, ils auraient pu alerter les avions et les bateaux qui passaient à moins de 5 ou 6 milles.
Bonne année à toi et à ton lapin.
Bernard
Rédigé par : Bernard Morin | 02/01/2008 à 00:36
Bonjour David,
J'avais bien entendu parler de ce naufrage mais les infos ne donnaient pas l'identité des disparus. C'est en lisant le dernier "Journal du Dimanche" que j'ai appris qu'il s'agissait de notre copain François, ce que confirmait une grande photo. Je vais lui envoyer mes vœux !
Pour la balise, tu oublies une chose : elle est "liée" au bateau, et encodée en conséquence. Quand tu prends un bateau pour le convoery, comme c'était le cas pour François et son équipier, s'il n'y a pas de balise à bord, tu ne peux rien y faire. En revanche, avec une VHF portable, ils auraient pu alerter les avions et les bateaux qui passaient à moins de 5 ou 6 milles.
Bonne année à toi et à ton lapin.
Bernard
Rédigé par : Bernard Morin | 02/01/2008 à 00:36
Salut Bernard et bonne Année 2008 !
Le point que tu mentionnes pour la balise ne m'a pas échappé, mais les règles sont faites pour évoluer quand la survie des marins est en jeu non ? On peut imaginer plusieurs pistes : soit imaginer une balise liée à la personne pour les skippers pros qui vont de bateau en bateau. Soit pour un skipper pro, enregistrer sa balise sur un bateau donné, et toujours la prendre avec soi quand même quelle que soit l'embarcation. L'important me semble-t-il c'est qu'en cas de pépin, si il déclenche, on vienne le chercher.
Rédigé par : David | 02/01/2008 à 08:34
Bonjour! Les naufragés (plutôt chanceux dans leur malheur) savent-ils pourquoi leur bateau a coulé? Je ne suis pas un marin, mais je pensais que les bateaux de plaisance modernes étaient construits dans des matériaux qui les empêchaient de couler même en cas de grosse avarie dans la coque. Est-ce exact?
Rédigé par : Grégoire Colbert | 02/01/2008 à 17:27
Malheureusement non, rares sont encore les bateaux insubmersibles, car ça prend beaucoup de place envolumes de mousse ou caissons étanches. Les minis le sont par exemple, la plupart des bateaux de croisière pas. Je ne sais pas pourquoi il a coulé
Rédigé par : David | 02/01/2008 à 19:22
Bonne année à toi aussiu, David. Et à tous.
Moi aussi, j'aimerais bien savoir comment une petite déferlante par temps maniable a pu couler un bateau de 16 m. Mais il semble que c'était un bateau ancien, qui justement devait être ramené à La Rochelle pour restauration. Et dans cette catégorie de gros machins vieillots (celui-ci était une goélette) il y a pas mal de poubelles flottantes. On en saura plus dans "Voiles et Voiliers", qui ne manquera pas d'y consacrer deux pages dans son numéro de mars (pour février, ce serait un peu juste).
Rédigé par : Bernard Morin | 03/01/2008 à 00:47